Une œuvre au regard profondément féministe qui dresse un portrait simple et intime du quotidien d’une femme qui lutte contre la pression croissante exercée par son entourage pour qu’elle ait un troisième enfant dont elle ne veut pas.
Malgré un synopsis simple, toute la complexité de l’œuvre réside dans les diverses facettes de sa protagoniste qui signe une superbe performance dramatique : à la fois mère de deux enfants, épouse, couturière et pilier central de sa famille, celle-ci mène une vie à cent à l’heure sans que personne ne semble s’en apercevoir. Personne, sauf le spectateur témoin des subtils actes de rébellion de la protagoniste et de ses hallucinations lorsque la pression autour d’un troisième enfant s’accroît. Des interrogations féministes sont justement soulevées à travers l’ensemble des personnages secondaires, du mari aveugle à la détresse psychologique de sa femme aux femmes de son entourage qui perpétuent un schéma dont elles sont elles-mêmes victimes. La réalisation est particulièrement intelligente : ce premier long-métrage ne se départit jamais de son ambiance lente et touchante, rythmée par une superbe photographie du Costa Rica et par la personnification de la fourmi présente tout au long du film. Une œuvre d’exception, qui réussit l’exploit d’en montrer peu et d’en dire beaucoup à la fois.