Quand la passion et le mensonge détruisent des vies, une femme se dresse avec dignité. Un film révélant l’une des plus grandes parts d’ombre du Duce, dictateur fasciste qui a mené l’Italie vers la Première Guerre mondiale et fait sombrer son peuple dans la peur et la violence.
Avec ses costumes et ses décors précis et ses jeux d’ombres et de nuances de rouge et de bleu, Vincere est un film visuellement bluffant dans sa première partie et plus psychologique dans sa seconde. Son sujet historique -dont la véracité est contestée- narre la vie douloureuse d’Ida Dalser, amante de Benito Mussolini avant son ascension à la tête de l’État italien. Séduite à Trente en 1907, Ida Dalser ne va cesser de s’impliquer dans la vie politique du futur Duce dont les jeux de regards et de dupes annoncent déjà les prémices d’un déchaînement de violence. De cette passion adultérine, la jeune femme a un fils que Mussolini, parti combattre sur le front, reniera au profit de sa première relation avec une amie d’enfance. Face à la douleur de cet évincement et au rejet de son jeune fils, Ida Dalser tâchera par tous les moyens de faire entendre sa vérité, de faire reconnaître son mariage avec le Duce. Malmenée par le régime fasciste, elle est internée de force et son fils abandonné dans une école militaire. La mise en scène de cet internement laisse toute latitude à l’interprète d’Ida Dalser, Giovanna Mezzogiorno, de révéler tout son talent qui, accompagné de nombreuses images d’archives (allocutions du Duce, films et photographies d’époque), subjugue par sa justesse. L’interprète de Mussolini -moins présent en seconde partie de film- parvient aussi à tirer son épingle du jeu, s’imposant comme un colosse à qui rien n’y personne ne semble résister.
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