Tomboy est tendre et affectueux. Il nous montre Laure/Mikaël dans une aventure qui pourrait être oubliée à l’âge adulte ou qui pourrait façonner son passage à l’âge adulte. Il n’y a pas d’agenda conscient en vue. Il y a simplement une « tomboy ».
Le premier plan est déconcertant. La caméra est proche d’une tête balayée par le vent et d’épaules flottants dans l’espace avec en arrière-plan le ciel, les nuages et les arbres. On nous montre finalement qu’il s’agit d’un enfant se tenant debout à travers le toit ouvrant d’une voiture. Comme le titre Tomboy le révèle, nous savons que cette personne aux cheveux coupés court est une fille. Sinon, impossible de le dire ; elle a 10 ans, cet âge préadolescent où de nombreux enfants semblent suspendus entre les genres.
Elle a déménagé avec son père, sa petite sœur et sa mère enceinte dans un nouveau quartier où ils ne connaissent personne. Pas timide mais réticente, elle traîne en marge d’un petit groupe d’enfants de son âge. Une fille amicale nommée Lisa (Jeanne Disson) lui demande son nom, « Mikaël », répond la nouvelle venue. En une seconde, elle est devenue un garçon et le restera tout l’été.
Tomboy de Céline Sciamma aurait été impossible sans le casting de Zoé Héran dans le rôle principal. Elle n’est pas une fille au look masculin ou un garçon au look féminin. Elle est fraîche, séduisante, à visage ouvert. Si vous pensez voir un garçon, c’est ce que vous voyez. Si c’est une fille, alors c’est ce que vous voyez. Le film n’a aucune trace de gimmick ; il est parfaitement direct.
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