Tous les chemins mènent à Rome, n’en déplaise aux Napolitains. Après le succès de Gomorra, Suburra met en scène la guerre que se livrent la mafia, le Vatican et les politiques pour le contrôle de la Ville éternelle…
Les difficultés de la société italienne – la corruption du politique, la violence de la mafia et des groupes terroristes, le conservatisme de l’Église et de la famille – n’ont jamais aussi semblé plus oppressants que sous la réalisation de Stefano Solima. Suburra plonge le spectateur dans les méandres de la vie romaine dans tout ce qu’elle peut avoir de putride avec pour force de dépeindre des personnages complexes sans jamais lasser. On peut par exemple citer la tension qu’il y a autour des trois personnages principaux, que tout oppose : le fils d’une famille mafieuse en quête de respectabilité, un membre d’une organisation criminelle rivale surtout préoccupé par les tourments liés à son homosexualité et le fils d’un policier avec une bonne situation, chacun éprouvé par le destin dont ils se réclament ou dont ils cherchent à s’affranchir. On appréciera aussi le rapport au pouvoir comme il se manifeste dans la psychologie des cardinaux du Vatican ou des personnalités politiques. Suburra, c’est Rome dans sa beauté, et dans sa misère.