Clark est une série à l’image du personnage éponyme que l’on suit pendant 6 épisodes : excentrique et corrosive, frénétique et haute en couleur.
La courte série revient sur les aventures déjantées de Clark Olofsson, célèbre délinquant suédois coauteur malgré lui du fameux braquage de Norrmalmstorg, à l’origine du “syndrome de Stockholm”.
Le protagoniste, interprété avec panache par Bill Skarsgård, est le centre d’attraction décalé et immoral de la série : l’infidélité, la cupidité, le goût pour la luxure et l’égocentrisme exacerbé caractérisent notre antihéros, qui regrette que l’on n’ait pas donné son nom au syndrome cité. La réalisation des 6 épisodes opérée par un spécialiste de clips et documentaires musicaux donne une patte singulière et pulpeuse à la série.
A l’image d’un clip musical, la mise en scène et le montage des épisodes sont dynamiques et pleins de “folies” artistiques (des scènes en noir et blanc, des incrustations d’animation, Clark en Elvis dans une parodie de Jailhouse Rock, etc.). Dans le fond, si la série peut sembler tomber dans l’écueil de la glorification de son charismatique protagoniste, elle s’élève dans un dernier épisode puissant, au regard plus explicite et sévère porté sur l’antihéros et ses malheureux dommages collatéraux. La série plaira à coup sûr aux amateurs du cinéma des frères Coen, où les correspondances avec Fargo, The Big Lebowski ou encore O’Brother sont nombreuses.