Entre innocence et découverte, Close capture la beauté et la complexité de l’amitié à l’aube de l’adolescence. Le film nous plonge dans un récit où la douceur et la complexité de l’amitié masculine s’expriment avec une rare intensité.
À travers des scènes subtiles et chargées de tendresse sont captés des instants d’intimité qui oscillent entre érotisme latent et innocence pure. Cette ambiguïté volontaire trouble et questionne, dévoilant la complexité de liens souvent aplatis par les normes sociales. Le trouble naît de la simple proximité de deux jeunes garçons dont la relation ne se veut ni purement amicale ni explicitement amoureuse, mais existe dans cet entre-deux fascinant et fragile.
Contrairement aux conventions du grand écran qui cherchent souvent à codifier les rapports masculins en leur attribuant des signes clairs de camaraderie ou d’attraction, Close ose laisser l’ambiguïté planer, ne dissimulant pas la tendresse comme un potentiel désir. Cette ambiguïté, appuyée par une esthétique de l’intime où les regards et les gestes remplacent largement les dialogues, permet au film de questionner l’idée même de l’innocence et de la violence intrinsèques aux rapports masculins au toucher.
L’intimité de l’œuvre se manifeste également dans la manière de filmer les personnages, notamment en captant les regards, les silences et les expressions faciales qui en disent plus que de longs dialogues. La caméra explore chaque émotion au plus près, comme pour souligner que la beauté des jeux enfantins réside dans leur spontanéité et leur capacité à traduire un monde intérieur riche et souvent fragile. Close parvient à déconstruire le « confort visuel » habituel, en ancrant la complexité émotionnelle de ses personnages dans une sincérité qui semble, elle, ne pas être affectée par les catégories normatives du genre.