Dans les eaux troubles des Açores, Pêche Interdite révèle comment le trafic de drogue fracture la vie d’un village de pêcheurs en quête de survie.
La série nous plonge dans l’univers rugueux et isolé de Rabo de Peixe, un village côtier de l’île de São Miguel, dans les Açores, dont l’histoire oscille entre réalité et légende locale. Situé au carrefour de la misère et des débordements liés aux trafics de drogue, ce thriller s’inspire de faits réels, apportant une perspective singulière sur la question de la pauvreté et des inégalités de classe au sein d’un territoire en marge.
À la différence des productions habituelles sur le trafic de stupéfiants, Pêche Interdite ne se contente pas d’aborder la question de la drogue comme un simple fléau : il en fait un miroir des aspirations, des frustrations et de l’héritage précaire d’une communauté de pêcheurs, qui tente de survivre dans un contexte de marginalisation socioéconomique. Les personnages sont tiraillés entre la nécessité et le risque, des choix imposés par un système qui les contraint à puiser dans les ressources limitées de leur environnement et à s’engager dans des voies dangereuses pour sortir de l’impasse.
La série, second projet de Netflix produit au Portugal, s’aventure ainsi dans les zones d’ombre de ce village atlante où le quotidien se mêle au drame social. La production parvient, par ses cadrages précis et sa narration nerveuse, à capturer la beauté brute de cette région, tout en dépeignant avec acuité les déchirures d’un tissu social que la drogue n’a fait qu’exacerber. À travers la famille de pêcheurs et leurs luttes quotidiennes, Pêche Interdite explore les rouages invisibles de l’injustice sociale et rappelle avec force que ces drames insulaires, aussi singuliers soient ils, résonnent au-delà des océans.
