Deux heures au cœur d’une guérilla civile au sein de la cité Athéna après la mort d’un jeune du quartier, imputée à la police. Deux heures de plans séquences quasi sans interruption. Une organisation absolue au service d’un récit poignant.
Avec Athéna, Romain Gavras nous livre une maestria de mise en scène. Bien entendu, le récit du “film de cité” peut paraître éculé. Mais il n’en est rien puisque c’est, étonnamment, en cochant toutes les cases du genre que le film parvient à se démarquer. La narration vigoureuse, servie par une heure quarante de « quasi » plans séquences, alterne les points de vue au sein d’une cité en prise avec le feu de la guerre, la consumant de l’intérieur. Ses protagonistes (dont c’est le tout premier rôle pour l’acteur principal) marquent par la conviction qu’ils sont parvenus à insuffler à leurs jeux, chorégraphiant à merveille pour mieux dérouler le fil d’Ariane de ce film-cité labyrinthique étouffant et surprenant de technicité.