Le maître indéniable des documentaires Sébastien Lifshitz a suivi deux adolescentes dans une petite ville française sur une période de cinq ans, leurs divergences de classe sociale et leur relation intime.
Filmé magnifiquement en format panoramique par les directeurs de la photographie Antoine Parouty et Paul Guilhaume, le film ressemble davantage à un long métrage de fiction complet qu’à un documentaire. Il capture des moments d’émerveillement esthétique dans la vie de deux adolescentes, Anaïs et Emma, que Lifshitz a suivies pendant cinq ans, de la fin du collège jusqu’à leurs examens du baccalauréat.
Les comparaisons avec le récit sur 12 ans de Richard Linklater, « Boyhood », sont évidentes, et par moments, « Adolescentes » semble également pouvoir être mis en scène, que ce soit pour le drame que Lifshitz parvient à extraire de ces histoires vraies ou pour la manière dont il les filme de manière poétique.
Ce qui est le plus révélateur dans la représentation de Lifshitz de ces trajectoires parallèles, c’est la façon dont cela révèle le rôle pivot du statut social, surtout dans un pays à la structure sociale quelque peu rigide comme la France, assurant ainsi des futurs très divergents pour chaque fille, mais sans garantir laquelle d’entre elles sera plus heureuse.
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