Que faire d’une enfant qui ne peut s’intégrer nulle part, mais qui ne peut être abandonnée ?
Benni, jeune fille âgée de 9 ans, est une « system crasher ». Ce terme désigne des enfants incontrôlables, particulièrement violents et asociaux et qui se retrouvent abandonnés par le système, étant trop jeunes pour intégrer des unités psychiatriques et recevoir un traitement, et trop enclins à la violence pour intégrer une famille d’accueil ou un foyer. Dans ce premier long-métrage de la réalisatrice, c’est toute la dualité complexe de la situation dans laquelle se trouvent ces jeunes enfants qui est présentée : le spectateur est confronté tantôt à des scènes douces, où Benni apparaît calme et affectueuse, tantôt à des scènes d’une violence inouïe qui surprennent par leur intensité.
De multiples personnages se succèdent pour lui venir en aide, mais Benni est une bombe à retardement qui nous met face à l’impuissance humaine. Ce film dramatique, déconcertant et percutant, adopte une esthétique quasi-documentaire, avec des performances brutes parfois difficiles à regarder. La jeune actrice livre une remarquable performance, entre authenticité et sympathie, suscitant le désir irrépressible de l’aider, de la sauver. Doté déjà de nombreuses qualités, Benni se distingue par sa cinématographie novatrice, récompensée par le prix Alfred-Bauer décerné aux œuvres ouvrant de nouvelles perspectives dans l’art cinématographique ou offrant une vision esthétique singulière, lors du festival international du film de Berlin en 2019.
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