Yougoslavie, les derniers souffles… Un drame qui réussit à mettre à l’image un conflit politique et social à travers les tourments moraux d’un père de famille.
Au Kosovo des années 1990, Fadili, un archiviste d’Etat, doit choisir entre deux options, sachant que toutes deux sont injustes. Acontrecœur, il ravale sa honte, supporte la pression venant de tous côtés et fait face à une mauvaise réputation pour une seule raison : assurer le bien-être de sa famille. Comme chez le réalisateur iranien, Asghar Farhadi, on retrouve les conflits moraux de personnages gris qui se trouvent dans les impasses sociales qui leur sont imposées par la politique.
Ici, le réalisateur ne tombe opère un choix esthétique radical : la décision cruciale d’adopter le format carré (4:3) pousse le spectateur à ressentir l’oppression et le manque d’air d’un homme pris au piège dans un dilemme intérieur : comment défendre sa famille sans trahir ses convictions. Les scènes terrifiantes où les citoyens kosovars protestent avec des casseroles pendant la nuit contre l’invasion yougoslave justifient à elles seules ce portrait d’un conflit moral, qui se transforme en un message universel et qui, en plein XXIe siècle, peut servir d’avertissement face à la montée des extrémismes menaçant les libertés.
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