C’est toujours une bonne idée de revenir sur une belle histoire d’intrigue politique, visuellement fidèle aux dessins de Hugo Pratt.
En 2002, Pascal Morelli a relevé un défi majeur, prenant le risque de décevoir les amateurs de la série BD de Corto Maltese. Pari largement réussi avec l’adaptation de « Corto Maltese en Sibérie », peut-être le meilleur album de la série. On ne se lasse pas de la finesse et des nuances offertes dans le traitement du fantastique couplé à des enjeux géopolitiques faisant écho à notre d’actualité.
Les puristes y trouveront des hérésies mais cette adaptation a du charme non seulement pour les grands « fans » de la BD d’origine mais aussi pour les néophytes (comme j’en ai fait l’expérience), véritable porte d’entrée dans l’univers du héro adulé. Loin de sacrifier son authenticité, l’œuvre parvient même démontrer qu’elle n’a nul besoin de se réinventer pour trouver son public. L’occasion de déplorer la rareté de ce style de récit alors même que l’engouement des lecteurs semble toujours au rendez-vous et que les animés nippons et les mangas continuent à séduire.