Eva, 33 ans, passe son mois d’août dans un appartement que lui prête un ami en plein cœur de Madrid, dépeuplé de ses habitants partis en vacances.
La fondation est là, simple, minimaliste, banale. C’est pourtant à partir de cette fondation que le film déploie toute sa grâce et son charme. Nous ne savons quasiment rien d’Eva ni même d’où elle vient, et la suivons à travers ses déambulations dans les rues chaudes et désertes de la capitale le jour et ses rencontres fortuites lors de bals festifs la nuit, de ses lectures dans les parcs et de ses moments de flottements existentiels.
L’été d’Eva est en somme l’été typique du jeune adulte célibataire, oscillant entre flânerie le jour et fêtes et flirts la nuit, le réalisateur espagnol y capture toute la poésie et sensualité. S’il est des films qui ont pour objet la banalité du quotidien et l’ennui tombent dans l’écueil d’être eux-mêmes ennuyeux (Somewhere de Sofia Coppola), ou de manière générale des réalisateurs qui échouent à faire du grand avec du rudimentaire, Jonas Truebà réussi avec brio l’exercice de style en livrant un film pur et tendre, solaire et sensoriel.