Adapté du roman éponyme de Panait Istrati publié en 1924, Kyra Kyralina nous plonge dans les souvenirs d’un homme en quête de sa mère et de sa sœur dont il a été arraché au sortir de l’adolescence alors qu’il vivait dans une province isolée de ce qui est la Roumanie actuelle.
Kyra Kyralina est avant tout le récit de deux femmes éprises de liberté et en proie à la violence du patriarcat. La mère, Kyra, subit les foudres de son ancien mari ne supportant pas la savoir jouir de sa richesse et de ses prétendants. Quant à sa fille, Kyralina, l’avenir ne semble, à première vue, guère plus rose. Nait cependant en celle-ci la rage de prendre en main son destin le jour où son père, fou de rage, défigure sa mère après que celle-ci ait donné une nouvelle fête dans sa maison. Kyralina jure alors de le tuer, intimant ses oncles de lui prêter main forte. Dragomir, éternel spectateur des évènements, fera tout pour rester aux côtés de sa sœur malgré son envie d’aller explorer le monde en compagnie d’un mystérieux turc richissime.
Ce récit initiatique donne à voir les mœurs souvent douloureuses de cette région au début du XXe siècle, à renfort de décors et de costumes soigneusement choisis. La mise en scène et les traits de l’actrice interprétant Kyralina ne sont pas sans rappeler ceux de Brooke Shield dans le très controversé film de Louis Malle « La Petite », sorti en 1978. Malgré quelques lenteurs, le film parvient à tirer son épingle du jeu grâce notamment aux jeux de ses deux actrices, magnifiées par leurs costumes.
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