La Panthère des neiges est un film documentaire de Marie Amiguet et du photographe Vincent Munier, présenté à Cannes en 2021 dans la sélection « Le cinéma pour le climat ». Bien qu’inspiré du roman éponyme de Sylvain Tesson, prix Renaudot 2019, il propose une aventure alternative.
Le film raconte une expédition au Tibet à la recherche de la panthère des neiges, un animal rare et insaisissable, et explore la rencontre entre Munier et Tesson.
Pourquoi donc (re)voir ce film ? Tout d’abord, car c’est un moment unique entre réalité et fiction. Le film capture la cohabitation entre le photographe et l’écrivain, à travers des séquences minutieusement filmées, en partie en improvisation (Marie Amiguet cherchant l’« instant décisif » propre à tout amoureux de l’image ou amateur d’Henri Cartier Bresson), le tout avec beaucoup de douceur, de pureté et de mise à distance, le spectateur étant ainsi placé dans une position d’observateur grâce à une mise en scène poétique (rares sont les regards caméra).
Vraie expérience photographique et sensorielle, le film, du fait des temps de pose longs, donne à voir la beauté pure de la nature, avec une douceur et un rythme propre à l’introspection. La musique de Warren Ellis et la voix de Nick Cave amplifient dès lors cette immersion solennelle, créant une atmosphère méditative d’autant que la recherche de la panthère symbolise une respiration dans une société rapide.
Le film questionne la réalité de cette quête presque mystique : la panthère existe-t-elle vraiment ? Et si nous doutons, pourquoi la chercher ?
Mieux encore et justement, pourquoi ne pas dédier un long moment de sa vie à ce projet peut-être sans fin ?
S’interrogeant sur le langage cinématographique et romanesque, le film allie texte et image et interroge la relation entre littérature et photographie. Un moment de cinéma donc, où les arts s’entrecroisent, se complètent et se répondent.