Une forme innovante de docu-drame qui trace le portrait de vies dépendantes, chacune à leur manière du pont du Bosphore qui relie les rives européennes et asiatiques d’Istanbul.
Les trois personnages vivent tous dans les banlieues d’Istanbul et aspirent à une parcelle de la vie promue par les feuilletons télévisés et les films hollywoodiens. Que ce soit sur le plan financier, professionnel ou émotionnel, Umut, Fikret et Murat ressentent tous qu’il leur manque quelque chose pour être complets en tant qu’êtres humains.
« Men on the Bridge » partage une caractéristique avec plusieurs films turcs récents, en particulier avec « 10 to 11 » de Pelin Esmer : la transition et le désir du mode de vie occidental. Cela est particulièrement symbolisé par le pont du Bosphore, une liaison entre l’Europe et l’Asie. On pourrait interpréter la frontière floue entre la fiction et la réalité dans la trame même du film comme une métaphore des différences entre les modes de pensée orientaux et occidentaux.
Ozge démontre un contrôle remarquable pour une réalisatrice débutante, surtout avec une matière aussi délicate. Les personnages sont naturels de manière appropriée, mais ne donnent jamais l’impression d’amateurs. Le film semble plus être une construction soigneuse et réussie qu’une expérience. Après avoir remporté le prix du meilleur film aux festivals d’Istanbul et d’Adana, « Men on the Bridge » a été présenté à Locarno, Toronto, Sarajevo, Montpellier et Linz.
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