À ce jour, Oussekine est la production Disney+ française la plus aboutie du catalogue de la plateforme, ni plus ni moins.
En quatre épisodes, Antoine Chevrollier retrace avec grâce les douloureux événements de la nuit du 5 au 6 décembre 1986 qui ont conduit à la mort de Malik Oussekine, étudiant franco-algérien. Antoine Chevrollier dans un rôle de showrunner et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d’instruction et les archives, ils ont interrogé des sources policières, ainsi que la fratrie Oussekine.
Le résultat est bluffant et la confiance donnée assurément rendue. C’est un récit tout à la fois complexe, doux, lumineux, grave, juste, sobre. La série a le mérite de ne pas résumer la vie de Malik Oussekine au drame de sa mort, elle la célèbre, sans pour autant négliger le combat de la famille pour obtenir justice. Un équilibre rendu possible par une réalisation léchée et une distribution dont on a la sensation qu’elle a pris la mesure de l’occasion et des enjeux – mémoriels, sociaux, artistiques. Surtout, Oussekine rappelle qu’il vaut parfois mieux regarder l’histoire droit dans les yeux. L’œuvre est étrangement contemporaine à l’heure de la reformation des unités de voltigeurs via la BRAV-M. À une époque où toute critique de la police confine aux dogmatismes et à l’hystérie, la série Oussekine est précieuse.