C’est l’histoire d’une femme qui se rêvait démiurge, et qui, en essayant d’écrire, de réécrire l’histoire de ses personnages, croyant s’inventer elle-même, finit par détruire tout un monde.
Psychologue et psychanalyste reconnue, Sybil s’ennuie et aspire à retourner à l’écriture. Progressivement, elle dit alors adieu à ses patients, qu’elle réoriente avec plus ou moins de subtilité. Elle décide pourtant d’accepter une nouvelle patiente, en proie à un important dilemme, espérant secrètement l’utiliser pour écrire son roman. Faisant fi de toute éthique pour sa pratique de la psychologie, Sybil enregistre, espionne, et manipule jusqu’à se rendre indispensable pour sa patiente, campée par la talentueuse Adèle Exarchopoulos. Plus rien ne compte d’autre que son livre, tentative désespérée de se sentir maître des évènements comme pour mieux refouler son passé traumatique.
Interprétée par merveilleuse Virginie Efira, Sybil fait ici sa propre analyse, laissant remonter ses souvenirs à la surface pour mieux les regarder en face et, enfin, aller de l’avant. Justine Triet nous livre un film de mise en abyme, où un tournage semble finalement toujours en cacher un autre. Un très bon film d’une réalisatrice acclamée et récompensée par la critique tant au festival de Cannes qu’aux Golden Globes avec son dernier long métrage Anatomie d’une chute (2023).
Si vous avez aimé Sibyl, vous aimerez aussi La promesse de l’aube.