Intime, voire chaleureuse, la chronique d’adieu de l’un des films les plus sévèrement intransigeants du cinéma récent, le film est un régal pour les cinéphiles.
Le documentaire nous emmène dans les coulisses de l’œuvre ultime du réalisateur hongrois le plus acclamé. Visiblement doté d’un accès total aux lieux reculés de Hongrie où a été tourné « The Turin Horse » en 2011, le jeune anthropologue et réalisateur français Jean-Marc Lamoure a créé un documentaire respectueusement observateur et accessible. En tant que tel, il suscitera l’intérêt des dizaines de festivals à travers le monde qui ont projeté l’épopée de deux heures et demie de Tarr, minimalisme d’une austérité morne, lauréate du Lion d’Argent à la Berlinale et censée être le chant du cygne du réalisateur.
Cependant, alors que les admirateurs du réalisateur hongrois de 58 ans le considèrent comme l’héritier spirituel et créatif des géants du XXe siècle que sont Ingmar Bergman et Andrei Tarkovsky, il n’a jamais tout à fait franchi le pas de la renommée critique à une reconnaissance plus large parmi les amateurs de films d’art. Auparavant responsable du moyen-métrage « Chaalo, les voix du deuil » en 2004 et du film-concert expérimental « Farenji », Lamoure adopte ici une approche de mouche sur le mur, inaperçu par le réalisateur affable en noir, fumeur invétéré, et ce qui est désigné d’entrée de jeu comme sa « famille de tournage ».
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